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Entraînement intermittent ...

 

EFFETS D’UN ENTRAINEMENT INTERMITTENT A vVO2MAX SUR LA CAPACITÉ MAXIMALE ANAEROBIE DETERMINÉE PAR LE M.A.R.T.       (9ème Congrès de l'ACAPS- Valence 2001)

A.M. Heugas1,3 , A. Nummela2 et V. Billat3

1Centre de Recherches en Sciences du Sport, Université Paris-Sud XI, Orsay, France; 2KIHU-Research Institut for olympic Sports, Jyvaskyla, Finland; 3Centre de Médecine du Sport CCAS, Paris, France

Introduction                       
Pour améliorer leurs performances, les coureurs de demi-fond ont recours à des séances d’entraînement intermittent utilisant des vitesses de course proches de la vitesse associée à VO2max (vVO2max). Caiga et Docherty. (1991) ont montré que ce type d’entraînement avait des effets sur les performances anaérobies en favorisant les adaptations métaboliques aussi bien aérobies qu’anaérobies. Par ailleurs Noakes et al.(1990) suggèrent que la force musculaire et la capacité anaérobie pourraient influencer le pic de vitesse de course, qui est légèrement supérieur à vVO2max. L’objet de cette étude est donc d’examiner d’une part si un entraînement intermittent à vVO2max augmente la capacité anaérobie et d’autre part si cette éventuelle augmentation est associée à une amélioration de vVO2max. Lors de cette étude, la capacité anaérobie était déterminée au moyen d’un test maximal de course anaérobie (MART, Maximal Anaerobic Running Test, Nummela et al., 1996).

                        
Méthode                        
Onze athlètes spécialistes de demi-fond (4 femmes, 7 hommes), d’une moyenne d’âge de 30 ans, ont pris part à l’expérimentation. Ils ont effectué un test maximal puis un MART avant et après 8 séances d’entraînement intermittent. Cet entraînement se composait de répétitions de
de courses de 30 secondes à vVO2max alternées avec des récupérations actives de 30 secondes à 50% de vV02max.(Billat et al., 2000) Ces tests ont été réalisés sur une piste de 400m et la consommation d’oxygène a été mesurée par un analyseur portable (Cosmed K4b2). Le test maximal triangulaire (paliers de 3 minutes et récupérations de 30secondes) nous a permis de déterminer VO2max (ml/min/kg), vVO2max (km/h), la vitesse de course au seuil anaérobie (vSA, km/h) et le coût énergétique de la course (CE, mlO2/km/ kg) considéré en comme le coût en oxygène pour une vitesse submaximale (di Prampero, 1986). Le MART a consisté en une série de 150 m courus de 90%à 150% de vVO2max (jusqu’à épuisement) avec une récupération passive entre chaque course de 100 secondes. La vitesse maximale (vMART, km/h) correspond à la vitesse du 150 m le plus rapide. La performance de course maximale anaérobie (Pmax, exprimée en mlO2/kg/min) a été calculée en extrapolant le coût énergétique de la course d’une vitesse submaximale à vMART. Le pic maximal de lactate sanguin mesuré après le MART (PLa) et le AP (différence entre Pmax et VO2max) ont permis d’évaluer la capacité anaérobie. Les différences pré et post tests ont été analysées avec un test de Student pour mesures appariées.

 Résultats

Les résultats des pré-tests et des post-tests sont présentés dans le tableau ci-dessous

Tableau 1: Indicateurs aérobies et anaérobies (moyenne ± SD)

                   Variables              Pré-tests                   Post-tests        Delta %        P

VO2max (ml/kg/.min)               59,2±3,84                   60,2±4,46           1,7        NS

 vVO2max (km/h)                   17,7±1,49                   18,1±1,43           2,2       0,034

vSA (km/h)                                  14,7±1,29                  15,7±1,19          6,4       0,0001

 CE (mlO2/km/kg )                  201,2±5,44             197,5±4,09         -2,0        0,027

VMART (km/h)                        25,1±2,75                  25,2±2,64          0,4          NS

PLa (mmol.L)                                 13,3±2,57                 13,6±2,58         2,2           NS

Pmax (ml02/kg/min )                83,80±8,06                81,85±8,24       2,4        0,036

Pmax/picVO2max (%)                141,2±9,03             134,22±6,94    5,0         0,013  

Delta Pmax (mlO2/kg/ min)        24,76+507            21,70±4,43     14,1       0,0001

 

Discussion

Nous observons que 8 semaines d’entraînement intermittent à vVO2max ont été suffisantes pour améliorer vVO2max, CE et vSA. c’est à dire les indicateurs aérobies de la performance. Par contre, cet entraînement a eu un effet négatif sur la capacité du métabolisme anaérobie puisque Pmax et AP baissent significativement entre les deux tests. De plus la vitesse de course maximale (vMART) et PLa ne varient pas entre les deux tests.

Nummela et al. (1996) ont montré la validité du MART en comparant leurs résultats à ceux obtenus avec le test de Wingate qui fais référence, malgré ses limites (Green et Dawson, 1993). Par conséquent, le MART peut être considéré comme un test pertinent pour évaluer des variations de la capacité anaérobie.

Nous pouvons donc conclure que chez ces athlètes entraînés en endurance, qui ont donc déjà une capacité aérobie élevée, les séances d’entraînement intermittent à vVO2max ont permis de faire progresser la capacité aérobie mais pas la capacité anaérobie. Ces résultats suggèrent que pour améliorer la capacité anaérobie de ce type d’athlètes, il faudrait utiliser des intensités de course plus élevées, de 110 à 120%.

 

Références

BILLAT LV (2001). Interval training for performance: a scientific and empirical practice. Sports Med, 31: 75-90

CAIGA MC, DOCHERTY D (1995) The effect of an aerobic interval training program on intermittent anaerobic performance. Can.J. Appl Physiol 20: 452-464

Di PRAMPERO PE, ATCHOU G, BRUCKNER JC, MOI C. (1986) The energetics of endurance running. Eur. J. Appl. Physiol. 55:259-266

GREEN S, DAWSON B (1993) Measurement of anaerobic capacities in human: definitions, limitations and unsolved problems, a review. Sports Med. 15 :312-327

NUMMELA A, RUSKO H. (1996) Reliability and validity of the maximal anaerobic running test Int. J. Sports Med. 17 :S97-S102

NOAKES TD, MYBURGH KH, SCHALL R (1990) Peak treadmill running velocity during the VO2max test predicts running perfonnance.J Sports Sci 8: 35-45

BILLAT LV, SLAVINSKI J, BOCQUET V (2000). Intermittent runs at vVO2max enables subjects to remain at VO2max for a longer time than submaximal runs. Eur. J. Appl. Physiol. 81:188-196

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Dernière modification : 15 juin 2005