La balance d'utilisation des substrats énergétiques

 ou "crossover concept"

 

La définition du « crossover concept »

             La théorie du « crossover » développée par Brooks et Mercier en 1994, représente une intégration des effets combinés de l’entraînement et de l’intensité de l’exercice sur la balance d’utilisation des substrats énergétiques (glucides et lipides) au cours de l’exercice.

            Ce concept est basé sur la notion que l’entraînement physique développe les adaptations cellulaires et hormonales qui facilitent l’oxydation lipidique et réduisent l’activité du système nerveux sympathique tandis que l’intensité de l’exercice augmente l’utilisation des glucides en stimulant l’activité sympathique (voir figure).

            Par ailleurs, l’augmentation de l’intensité de l’exercice va accentuer la glycogénolyse induite par la contraction musculaire et modifier le recrutement des fibres musculaires. Ainsi, chez toute personne qui réalise un exercice physique, la balance d’utilisation substrats énergétiques dépend à tout moment de l’interaction des  effets de l’entraînement  et de l’intensité de l’exercice.

 

 

La notion de « crossover point »

             Il est possible de déterminer une intensité d’exercice ou un point de croisement (crossover point) où la quantité d’énergie provenant des glucides devient supérieure à celle fournie par les lipides. On peut visualiser ainsi à partir de quelle intensité d’exercice, la dépendance glucidique devient supérieure à celle des lipides. Au-delà de ce point toute augmentation de puissance entraîne une utilisation plus grande des glucides

            L’entraînement va déplacer le point de croisement vers des valeurs de puissances  plus importantes. Autrement dit, après entraînement un individu sera moins dépendant des glucides tout en utilisant plus de lipides. Ainsi il économisera son glycogène et augmentera son potentiel d’endurance.

            Toutefois, cette épargne du glycogène va permettre d’atteindre des intensités d’exercices plus élevées et entraîner inévitablement une dépendance vis à vis des glucides. 

          Comme nous pouvons le voir sur la figure ci-dessus, le « crossover point » est représenté comme étant une quantité d’énergie combinée de 30 % de lipides et 70 % glucides. On peut expliquer ce résultat par les équivalents caloriques du glucose et des lipides, qui apportent respectivement environ 4 kcal et 9 kcal par gramme de substrat. Ainsi ces molécules procurent un potentiel énergétique total d’environ 13 kcal. En divisant l’équivalent calorique du glucose par cette énergie potentiel nous obtenons un pourcentage d’utilisation glucidique de 70 %. De la même façon pour les lipides, nous obtenons un pourcentage d’utilisation lipidique de 30 %.

            Ce concept qui reste toutefois théorique, permet de réconcilier les divergences sur l’interprétation de la balance d’utilisation des substrats énergétiques retrouvées dans la littérature générale.

 

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Dernière modification : 20 mars 2005