Newsletter Août 05

Porter du rouge vous aide à être plus fort ...

 

La coloration rouge est un stimulus sexuel reconnu. En effet, chez les animaux, la coloration rouge est liée à un taux important de testostérone (hormone sexuelle mâle) et peut ainsi développer la dominance d’un mâle. Ces données peuvent être  expérimentalement augmentées en associant des stimulus rouges artificiels.

Des chercheurs anglais de l’université de Durham affirment qu’il est possible que cette couleur agisse sur le subconscient des êtres humains et place psychologiquement l’adversaire en état d’infériorité.

Cette étude relate les résultats de quatre disciplines olympiques inscrites aux jeux de 2004 (lutte gréco-romaine et lutte libre, taekwondo, boxe), qui mettaient en opposition deux adversaires, et dont la couleur des vêtements était donnée au hasard.

Ainsi, à niveau sportif équivalent, porter du rouge est régulièrement lié à une plus haute probabilité de vaincre face à un adversaire en bleu.

Dans les sports étudiés, 16 des 21 manches ou rounds ont été gagnés par l’adversaire en rouge contre 4 par celui en bleu.

Les auteurs soulignent le fait que le rouge ne fait la différence que lorsque tous les autres paramètres sportifs sont de niveau équivalent.

Une autre recherche, menée au cours de l’Euro 2004 de football, donne les mêmes résultats.

Ces résultats indiquent non seulement que la sélection sexuelle peut avoir influencé l'évolution de la réponse humaine aux couleurs, mais également que la couleur des vêtements de sport doit être prise en considération dans le déroulement d’épreuves sportives.

 

Référence bibliographique :

Hill R.A et barton R.A. Psychology: red enhances human performance in contests. Nature. 2005;19;435(7040):293.

Attention à l'utilisation "abusive" des genouillères préventives ...

Les études biomécaniques sur la chirurgie du genou ont indiqué que les genouillères fournissent une plus grande protection de 20% à 30% à un coup latéral quand le genou est dans la pleine prolongation.

Bien que les études fonctionnelles sur la performance ne soient pas unanimes, les orthèses préventives de genou peuvent ralentir la vitesse en ligne droite des sprints, accélérer l’apparition de la fatigue, augmenter les pressions musculaires de relaxation, la dépense énergétique, les niveaux de lactate sanguin, la consommation de l'oxygène, la fréquence cardiaque et altérer la proprioception du genou.

Deux études épidémiologiques ont été réalisées: 

- Une étude contrôle randomisée sur 71 blessures chez 1396 cadets a indiqué l'efficacité de genouillère avec un taux statistiquement plus élevé de dommages dans le groupe contrôle (3.4/1000 expositions) que dans le groupe avec genouillères (1.5/1000 exposition). La plupart des résultats significatifs portaient sur les entorses ligamentaires collatérales médiales chez les joueurs défensifs.

- « The Big Ten  » conférence a entrepris une étude descriptive de 100 entorses ligamentaires collatérales  médiales parmi 987 joueurs. Pendant les pratiques, il y avait une réduction non significative mais très cohérente du taux de dommages pour les joueurs avec genouillère.

Même si plusieurs études sont encore nécessaires pour finaliser cette approche et que des controverses existent,  on peut dire que l’utilisation préventive d’orthèse du genou semble offrir une certaine protection du ligament collatéral médial contre des dommages de contact impliquant un coup de valgus.

Il peut cependant y avoir des effets négatifs sur le niveau des performances physiques, avec apparition de crampes et symptômes précoces de fatigue.

Ce phénomène délétère s’expliquerait par la compression des parties molles induisant une fatigue musculaire prématurée du fait de la baisse de l'oxygénation des tissus.

Référence bibliographique :

Najibi et al. The use of knee braces, part 1: Prophylactic knee braces in contact sports. Am J Sports Med. 2005 ;33(4):602-11.

Importance du volume d'entraînement sur le catabolisme musculaire ...

Afin d'examiner le contenu musculaire en récepteurs androgènes (RA) dans le vaste latéral (muscle situé dans le quadriceps fémoral), deux protocoles d'exercice de résistance de volume différent ont été proposés à neuf athlètes de forces âgés de 24 ans. Ces derniers ont exécuté des squats sur 1 (SS) ou 6 (MME) séries de 10 répétitions.

Des biopsies musculaires ont été effectuées au repos et 1h après chaque protocole.

Des échantillons sanguins ont été prélevés avant et juste après chaque série (IP), mais aussi toutes les 15 minutes sur 1 h après chaque protocole.

Les résultats de cette étude ne montrent aucune augmentation significative en testostérone totale après le protocole SS, tandis que l’on trouve une élévation de 16-23% en IP, 15 et 30 minutes en post-exercice  pour le protocole MME.

De même, on trouve aucune augmentation significative en cortisol après le protocole SS, tandis que l’on note une élévation de 31-49% en IP, 15 et 30 minutes en post-exercice pour le protocole MME.

Le contenu en récepteurs d'androgènes n'a pas changé 1h après le protocole SS mais diminue sensiblement (- 46 %) 1h après le protocole MME.

Cette étude démontre qu'un volume d'exercice de résistance (i.e. squats) plus élevé a eu comme conséquence une réduction de l’efficacité des récepteurs androgènes 1 h après l’effort. Ce phénomène peut s’expliquer par un plus grand catabolisme des protéines musculaires associé à l’intensité de l’exercice retrouvé dans les entraînements de grands volumes.

Ce dernier point doit influencer l’apport protidique des athlètes qui souhaitent optimiser leur phase d’anabolisme musculaire en post-exercice.

Référence bibliographique :

Ratamess et al. Androgen receptor content following heavy resistance exercise in men. J Steroid Biochem Mol Biol. 2005 93:35-42.

Surcompensations successives en glycogène...

Une étude australienne a voulu savoir s’il était possible d’effectuer des surcompensations successives en glycogène chez des athlètes de haut niveau après des exercices épuisants.

Pour cela cette équipe a évalué les effets d’exercices répétés, associés à une manipulation diététique, sur le métabolisme musculaire en glycogène et en triglycéride intramusculaire (IMTG) ainsi que sur la capacité d’exercice. Les sportifs devaient accomplir sur ergocycle 3 exercices intermittents épuisants (EX) séparés de 48 h de récupération sur une période de 5 jours (c.-à-d., jours 1, 3, et 5).

24 h  avant le premier effort,  les sujets ont consommé un régime modéré (de 6 g/kg) en glucides (CHO), suivi de 5 jours d'une alimentation hyperglycidique (de 12 g/kg/j).

Des biopsies musculaires ont été effectuées au repos, immédiatement en post-exercice (post-Ex) les jours 1, 3, et 5, et après 3 h du récupération les jours 1 et 3.

Cette étude montre que par rapport au jour 1, la concentration musculaire en glycogène de repos était élevée le jour 3 mais pas le jour 5 (435+/-57 vs 713+/-60 vs 409+/-40 mmol.kg, P<0.001).

Les concentrations en triglycéride musculaire [ IMTG ] ont été réduites de 28% (P<0.05) après EX le jour 1, mais les niveaux post-Ex les jours 3 et 5 étaient semblables aux conditions de repos.

L’exercice épuisant (EX) a été augmenté les jours 3 et 5 comparés au jour 1 (31.9+/-2.5 et 35.4+/-3.8 contre 24.1+/-1.4 kJ.kg, P<0.05).

L'activité de la glycogène synthase (enzyme mitochondriale) au repos et immédiatement post-Ex était semblable entre les épreuves. De plus, les taux d'accumulation du glycogène musculaire était similaire pendant la période de récupération de 3-h les jours 1 et 3.

En conclusion de cette étude, nous pouvons dire que les athlètes de haut niveau ne peuvent pas surcompenser à plusieurs reprises leur glycogène musculaire après des exercices épuisants associés à un régime hyperglycémique (12 g/kg/j ) de 2 jours.

Ces résultats suggèrent que les mécanismes responsables de l'accumulation du glycogène sont atténués lorsque plusieurs jours d’exercices intenses successifs entraînent une déplétion glycogénique.

Ainsi, les entraînements intenses, épuisants, et répétés doivent être effectués avec méthode en respectant les phases de récupérations (y compris alimentaires) afin d’éviter de sombrer dans un mécanisme qui peut conduire à une « sous-compensation » glycogénique conduisant l’athlète vers un épuisement physique total.

De même, attention aux manipulations diététiques « sauvages » (e.g. les régimes dissociés) qui peuvent avoir les même conséquences sur l’organisme.

 Référence bibliographique :

McInerney et al. Failure to repeatedly supercompensate muscle glycogen stores in highly trained men. Med Sci Sports Exerc. 2005 ;37(3):404-11.

Douleurs gastro-intestinales et boissons sportives en course à pieds ...

Des douleurs gastro-intestinales ( GI) sont fréquemment retrouvées pendant les épreuves de course à pieds . Des boissons sportives pour empêcher la déshydratation et l’hypoglycémie pendant l'exercice sont généralement employées.

Une étude a examiné les effets de 3 boissons différentes sur les douleurs GI et la performance pendant la compétition.

98  athlètes (90 hommes et 8 femmes) âgés de 41 ans en moyenne ont effectué 3  compétitions de course à pieds de 18 km en 8  jours.

Trois boissons différentes ont été comparées : de l’eau (WAT), une boisson sportive (CES), et une boisson sportive contenant 150 mg/l de caféine (CAF).

Chaque sujet a  consommé 4 fois 150 ml comme suit : au départ, après 4.5 kilomètres, 9 kilomètres, et 13.5 kilomètres.

L'incidence et l'intensité des douleurs de GI pendant la course ont été déterminées en utilisant un questionnaire d'échelle de 10 items.

- Il n'y avait aucune différence significative sur la performance entre les 3 boissons. Temps de course (18 km, moyenne +/- écart-type) : WAT 1h 18 : 03 +/- 08 : 30. CES 1h 18 : 23 +/- 08 : 47. CAF 1h 18 : 03 +/- 08 : 42.

- L'utilisation des boissons contenant des glucides a entraîné un nombre plus élevé de tous les types de douleurs GI comparée à l'eau.

- Des différences significatives (p < 0.05) ont été obtenues pour les flatulences ( WAT 17.9 %, CES 28.6 %, CAF 30.6 %), et les reflux (WAT 55.7 %, CES 78.6 %, CAF 72.5 %).

On note  aucune différence significative dans l'intensité des douleurs GI. L'addition de caféine à CES n'a eu aucun effet sur des douleurs GI, comparées à CES seule.

On peut donc dire que les boissons sportives utilisées pendant une course à pieds de 18 km dans des conditions environnementales fraîches n’apporte aucune aide ergogénique supplémentaire par rapport à l’eau minérale.

L'utilisation des boissons sportives pendant une course à pieds de 18 km entraîne une incidence plus élevée des douleurs supérieures et inférieures gastro-intestinales comparée à  l'eau. L'addition de caféine aux boissons sportives n'a aucun effet aussi bien sur les douleurs gastro-intestinales que sur la performance sportive.

 Référence bibliographique :

Van Nieuwenhoven et al. The effect of two sports drinks and water on GI complaints and performance during an 18-km run. Int J Sports Med. 2005 26:281-5.  

Caféine et performances psychomotrices ?

Les effets stimulateurs de la prise aiguë de caféine sur le temps de réaction, l'état d'humeur, et la vigilance visuelle sont bien établis. Cependant, peu de recherches existent sur les effets de l'ingestion chronique de caféine sur les taches psychomotrices.

Par conséquent, le but d’une étude américaine a été d'évaluer les effets de 5 jours de prise contrôlée de caféine sur l'exécution cognitive et psychomotrice. Trois groupes de 20 hommes en bonne santé (age: 22+/-3 ans, poids: 75.4+/-7.9 kg, masse grasse: 11.2+/-5.1%) ont réalisé deux fois une batterie de taches cognitives et psychomotrices après 6 jours à 3 mg.kg-1 par jour de prise de caféine (jour 6), et après 5 jours expérimental (0 [ G0 ], 3 [ G3 ], ou 6 [ G6 ] mg.kg-1 par jour (jour 11).

Les groupes étaient randomisés et appariés pour l'âge, la masse, et la composition en corps ; toutes les procédures étaient à double aveugle.

Les analyses cognitives impliquaient un essai visuel de temps de réaction de 4 choix, un questionnaire d'état d'humeur (POMS), et une tache de vigilance visuelle.

La prise chronique expérimentale de caféine n'a pas changé de manière significative le nombre de réponses correctes ou la latence moyenne de la réponse pendant le temps de réaction de 4 choix ou la tache de vigilance visuelle. Le sous-ensemble de Vigueur - Activité du questionnaire d'état d'humeur était sensiblement plus grand dans G3 que G0 ou G6 le jour 11. Tous les autres paramètres d'humeur étaient inchangés par la prise de caféine.

En conclusion, on peut dire que peu de différences cognitives et psychomotrices ont été mesurées après 5 jours d'ingestion de caféine entre les sujets consommant 0, 3, ou 6 mg.kg-1 par jour de caféine. Ces résultats suggèrent que la prise chronique de caféine (1) a peu d'effets perceptibles sur le bien-être cognitif et psychomoteur et (2) peut mener à une tolérance de certains effets aigus de la caféine.

Référence bibliographique :

Judelson et al. Effect of chronic caffeine intake on choice reaction time, mood, and visual vigilance. Physiol Behav. 2005 Jul 22;

Les 3 règles du réentraînement en cyclisme après une blessure ...

Cette étude française avait pour objectif de définir les principales recommandations du réentraînement après une blessure chez des cyclistes de haut niveau en tenant compte des conséquences de l’arrêt et/ou ralentissement de l’entraînement « detraining ».

À partir de trois cas cliniques et de l'analyse des conséquences du « detraining », trois règles du réentraînement ont été déterminées:

1)     Le cycliste de haut niveau n'est pas protégé et perd sa capacité en cyclisme après quatre semaines d'inactivité. La durée de récupération est d’autant plus longue que les adaptations sont élevées.

2)     Le rétablissement de la capacité physique est basé sur la performance physique mesurée sur ergocycle dont la progression est plus importante en intensité qu’en quantité, en tenant compte du délai nécessaire à la consolidation de la  blessure.

       3) Le réentraînement exige d’apprécier le niveau physiologique individuel en évaluant la force et la résistance avant d'envisager la reprise de l’entraînement et des compétitions.

Cette étude nous permet de dire que les blessures d'un cycliste de haut niveau entraînant un arrêt et/ou ralentissement de l’entraînement « detraining », doivent être parfaitement évaluées afin que les réadaptations sportives puissent permettre à l’athlète de retrouver son état antérieur sans rechute, complication ou état de surentraînement.

Référence bibliographique :

Dautry et al. Detraining and retraining after injury in a high-level cyclist. Ann Readapt Med Phys. 2005 48:93-100.  

Considérations médicales et recommandations pour une compétiton de triathlon ...

Les triathlètes subissent en compétition un panel de conditions environnementales et des demandes physiologiques au-dessus de celles trouvées dans les différents événements sportifs de durée comparable. En conséquence, une large gamme de problèmes médicaux et de complications possibles doivent être pris en considération en préparant de telles compétitions. 

Pour la plupart des concurrents, un triathlon de distance olympique (DO) s'effectue généralement entre 2 et 4 heures. Cette course commence par une partie de natation de 1500 m. Etant donné la grande variété des épreuves autour du monde, les bains  sont sujets à des variations importantes tant au niveau de la température de l'eau (de chaud à froid) qu'au niveau des conditions (de la vague déferlante d'océan au calme de lac). 

Les nageurs sortent souvent de l'eau dans un état de déshydratation et d'hypothermie modéré et enchaînent alors immédiatement avec la partie vélo de 40 kilomètres. Beaucoup d’athlètes font cette dernière dans leur vêtement de natation. Cette épreuve est souvent topographiquement différente avec des conditions environnementales variables.

La compétition se conclut avec une partie course à pieds de 10 kilomètres. Puisque c'est l'étape finale, elle est souvent accomplie sous des températures ambiantes plus élevées que celles produites au début. Les triathlètes courent probablement dans un état significatif de déshydratation et de problèmes médicaux de fatigue. D’autres problèmes se produisent généralement  dans le triathlon incluant : les crampes, le coup de chaleur, l’hypotension posturale, l’exposition excessive au rayonnement ultraviolet, les dommages et traumatismes musculaires, les problèmes gastro-intestinaux aussi bien que l'infection bactérienne en post-compétition, l’immunosuppression, l’épuisement psychologique et l’hémolyse.

 Le taux d'apparition de tels événements et la sévérité de leurs résultats, potentiellement dangereux, est fonction des méthodes employées par les organisateurs de triathlon et de l'adaptation des compétiteurs aux conditions imposées par la course.

Les triathlètes participent également à des événements plus courts (distance sprint : natation 0.75 km, vélo 20  km et course à pieds 5 km) et à des événements plus longs (longue distance et les Ironman : natation 2.5 et 3.8 km, vélo 80 et 180, course à pieds 20 et 42, respectivement), mais aussi à des ultra-distances qui excèdent la distance des Ironman.

Dans les événements les plus longs, les considérations médicales précédemment mentionnées sont encore plus manifestes et les considérations additionnelles telles que l' hyponatrémie peuvent également se produire.

La réduction du risque lié à ces soucis est possible en tenant compte du temps, de la température de l’eau et des conditions générales avant de programmer un triathlon ; du contrôle de l'environnement avant et pendant l'événement ; de la possibilité d’un plan d’eau de remplacement; de l'utilisation de casque et de l'application des règlements routiers pour la partie vélo.

Enfin, une préparation physique efficace, incluant une approche diététique (voir centre de formation des jeunes) et un matériel adapté doit faire partie intégrante des recommandations de sécurité.

En dépit de ces soucis, la participation à des triathlons apparaît relativement sûre pour les personnes de tout âge, en supposant que les adultes à risque entreprennent un bilan et un suivi médical complet.

Référence bibliographique :

 Dallam et al. Medical considerations in triathlon competition: recommendations for triathlon organisers, competitors and coaches. Sports Med. 2005; 35:143-61.

 

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Dernière modification : 15 août 2005