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Septembre 05
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Age
et performance chez les ultra-marathoniens…
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Le but de cette étude Sud Africaine était
d'examiner l'interaction entre le vieillissement et une période de 10
ans de compétitions endurantes en course à pieds.
La base de données
regroupait 194 coureurs ayant accompli consécutivement 10
ultra-marathons de 56 km. Les coureurs avaient un âge moyen
respectivement de 20.5 +/- 0.7, 30.0 +/- 1.0, 39.9 +/- 0.9, ou 49.4 +/-
1 ans avant leur première compétition.
Le temps réalisé pour
chaque coureur a été déterminé pour chaque course au cours des 10
années.
Des données
statistiques (ANOVA) montrent les résultats suivants:
-
les plus jeunes coureurs avaient une plus grande capacité pour
accroître leur performance en comparaison avec les plus anciens
coureurs,
-
approximativement 4 ans sont nécessaires pour atteindre sa
meilleure vitesse de course, indépendamment de l'âge,
-
la performance maximale ne restait optimale que quelques années,
-
les effets combinés du vieillissement et de la compétition (période
de 10 ans) n'améliorent ni empirent la performance.
En conclusion, ces données
suggèrent que la cinétique de progression des performances sur une période
de 10 ans est équivalente chez les coureurs de longues distances
quelque soit leur âge.
Toutefois, cette amélioration
était plus rapide chez les plus jeunes.
Référence
bibliographique :
Rae et al. The interaction of aging and 10 years of racing on
ultraendurance running performance. J
Aging Phys Act. 2005; 13:210-22.
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AGM: athlètes génétiquement modifiés ...
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L’exploration génétique de la performance a
commencé en 2000. Cette dernière se réfère à tous les articles
scientifiques qui comparent le génome d'athlètes de haut niveau à celui de
l'homme sédentaire.
L’objectif ultime étant de cartographier les gènes
et les phénotypes (l’ensemble des caractéristiques d’un individu)
relatifs à l'adaptation à l'exercice physique et qui ont un
impact sur la santé ou sur la performance athlétique. On y trouve donc
des gènes associés à l'endurance cardiorespiratoire, à la puissance
musculaire, à la composition corporelle et aux performances athlétiques.
Pour qu’un gène ou locus (position d’un gène
sur un chromosome) soit inséré dans la carte, il est nécessaire
qu’au moins une étude ait prouvée sa relation. Un nouveau dispositif
permet d’incorporer les gènes dont les variantes sont associées au
niveau de l'activité physique ou aux indicateurs de sédentarité.
Ainsi, l’inventaire de la carte humaine des gènes
de la performance physique est passé de 29
gènes en 2000 à 144 (dont 4 sur le chromosome X) en 2004.
Les études précisent que 16 gènes mitochondriaux
interviennent dans la réponse des tissus et des organes soumis à un
entraînement physique intense.
Ainsi, la carte d’identité génétique humaine
de la performance physique avance mais la fabrication d’AGM (athlètes
génétiquement modifiés) risque d'être beaucoup plus complexe que
certains le prévoyaient…
Référence bibliographique :
Wolfarth
B. Et al. The
human gene map for performance and health-related fitness phenotypes:
the 2004 update.
Med
Sci Sports Exerc. 2005; 37:881-903.
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Détection de l’hormone de croissance dans le sport…
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L'hormone de
croissance (GH) est réputée être largement utilisée dans le monde
sportif comme substance permettant d’accroître la performance
sportive. Néanmoins, cette substance encore « considérée »
comme indécelable appartient aux produits interdits recensés par l’Agence
Mondiale Antidopage (AMA).
La détection de
l'utilisation abusive de GH pose beaucoup de problèmes. En effet, à la
différence de beaucoup de substances interdites, telles que les stéroïdes
anabolisants synthétiques, le GH est une substance naturelle. Ainsi, la
preuve d'une administration exogène doit se fonder sur la détection
des concentrations au-dessus d'un intervalle de référence.
Plusieurs méthodologies
sont actuellement en train de se développer afin de détecter l'abus de
GH.
Les études de références sont
les projets GH-2000
et GH-2004.
Ainsi, deux approches
ont été adoptées pour détecter l'abus de GH :
-
La première est basée sur l'évaluation de l'effet du GH exogène
sur les isoformes pituitaires (hypophysaires) de GH,
-
la seconde est basée sur la mesure des marqueurs spécifiques de
l'action de GH (IGF-I, IGFBP3, Ghréline,…).
Même si d’autres
projets sont encore en cours, les méthodologies existent maintenant
pour détecter l'abus de GH avec une sensibilité et une spécificité
raisonnables.
Référence
bibliographique :
McHugh
CM, et al. Challenges in Detecting the Abuse of Growth Hormone in
Sports. Clin
Chem. 2005 Jul 14.
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Plus vite l'après midi en vélo...
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Une étude anglaise a examiné les effets de
l'heure sur une épreuve de cyclisme avec ou sans échauffement prolongé,
parmi des cyclistes ( âge = 24.9 +/- 3.5 ans, puissance
maximale = 319 +/- 34 W) qui prétendaient « être en forme le matin ».
Ces athlètes ont effectué dans un premier temps
16.1 km de vélo sans échauffement substantiel
à 07:30 h et à 17:30 h.
La même épreuve était effectuée par la suite
aux même heures après un
échauffement de 25 min à
60% de la puissance maximale.
La puissance maximale, la fréquence cardiaque, la
température intra-auriculaire (dans l'oreille) et l’estimation de la difficulté de
l’effort (CR-10) étaient mesurées au cours des exercices physiques.
La concentration en lactate sanguin de post-effort a également été enregistrée.
Cette étude montre que :
-
L’échauffement a globalement amélioré la performance (temps
mesuré sur les 16,1 km) quelle que soit l’heure d’exécution, avec
toutefois une progression plus rapide à 17 h 30.
-
La température à l’oreille a augmenté proportionnellement
avec le temps au cours de l’effort (P < 0.0005) et était
sensiblement plus haute dans toutes les épreuves d’exercices à 17:30
h (P = 0.001), qu’il y ait ou pas un échauffement préalable.
-
La lactatémie après
l'épreuve physique était la plus basse à 07:30 h sans échauffement
(P = 0.02).
-
Aucun effet de l'heure ou d’échauffement n'a été trouvé
pour le CR-10 ou les réponses en fréquence cardiaque pendant l'épreuve
physique.
Ces résultats suggèrent que la performance sur
16.1 km en cyclisme est plus mauvaise le matin que l'après-midi, même
chez les athlètes qui prétendrent « être du matin » et
qui effectuent un échauffement vigoureux de
25 minutes.
Ainsi, on peut dire que les variations journalières
sur la performance en cyclisme sont donc relativement insensibles
à quelques facteurs externes et comportementaux.
Référence bibliographique :
Atkinson
G et al. Diurnal
variation in cycling performance: influence of warm-up. J
Sports Sci. 2005; 23:321-9.
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Cannabis et sport
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Une étude française, menée
par le Pr Grelot de Marseille, a étudié l'utilisation du cannabis sur
l’augmentation de la performance sportive et non sportive chez des étudiants
français inscrits en faculté des sports.
Pour cela, un
auto-questionnaire anonyme regroupant des informations en matière de
sport et de cannabis (fréquence, quantité, motifs) a été proposé à
tous les volontaires.
Les résultats montrent que les hommes étaient
plus susceptibles d’avoir déjà utilisé du cannabis pour augmenter
la performance sportive aussi bien que la performance non sportive.
Par ailleurs,
l’interprétation des mécanismes impliqués dans l’amélioration
des performances était endogène.
Ainsi, l'utilisation de cannabis
pour augmenter la performance sportive mène à l'utilisation de
cannabis pour augmenter la performance non sportive et réciproquement.
D'ailleurs, les propriétés
relaxante du cannabis peuvent être fréquemment employées pour
augmenter la performance. L'utilisation du cannabis pour amplifier la
performance sportive était nettement liée au niveau des compétitions
et aux sports pratiqués.
Pour conclure, on peut
dire que cette étude participe à la compréhension du schéma complexe
que représente le rapport entre l’utilisation des produits dopants et
la prétendue utilisation de drogues « récréatives » dans
le monde sportif.
Ainsi, les personnes qui
emploient des produits dopants peuvent également consommer des drogues
dites « récréatives » dans un but « non-récréatif » !
Référence
bibliographique :
Lorente
F.O. et al. Cannabis
use to enhance sportive and non-sportive performances among French sport
students. Addict
Behav. 2005; 30:1382-91.
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Recommandations nutritionnelles en triathlon ...
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Le triathlon est une
discipline exigeante dont la durée des épreuves est comprise entre
1 heure 50 minutes (distance olympique) et
14 heures (distance Ironman).
Au delà de la distance,
la déshydratation et l'épuisement en glycogène sont les principales
causes de la fatigue au cours du triathlon. Toutefois, l’hyperthermie,
l’hyponatrémie et les problèmes gastro-intestinaux (GI) sont
potentiellement retrouvés au cours des épreuves longues distances.
Bien que la
surcompensation en glycogène puisse être salutaire pour la performance
en triathlon, cette manipulation diététique ne doit pas être réalisé
systématiquement
dans la préparation traditionnelle.
Des études récentes ont
présenté des méthodes efficaces et peu contraignantes ne modifiant que
très légèrement l’alimentation et l’entraînement. Au cours du
triathlon, la partie vélo propose la meilleure occasion d'ingérer des
liquides. La concentration optimale en glucides semble être de 5-8%. Par
ailleurs, les triathlètes devraient prendre un apport glucidique de
60-70 g/h au cours de l’effort, tout en limitant la perte de
poids à 1 % de la masse corporelle totale.
Dans tous les cas, une
boisson devrait contenir du sodium (30-50 mmol/l ou 0.7- 1.15g/l) afin
d’optimiser l'absorption et la prévention de l’hyponatrémie.
En post-exercice, la réhydratation
optimale se composerait de boissons contenant un apport élevé en sodium
(> 60 mmol/l ou > à 1.3 g/l) dans un volume équivalent à 150% de
la perte de la masse de corps.
Concernant les troubles GI
particulièrement retrouvés dans les triathlons longues distances, ces
derniers seraient associés
à la prise de boissons trop sucrées, ou hypertoniques et à la
consommation de fibres, de graisses et de protéines. La ration
alimentaire avant les épreuves de fonds doit être particulièrement
surveillée. L’endotoxémie (infection bactérienne intestinale) a été
suggérée comme une explication probable pour certains
problèmes de GI, mais ceci n'a pas été confirmé par de
récentes recherches.
Les endotoxémies modérées retrouvées dans les triathlons de type
Ironman ne semblent pas être
l’origine principale des troubles GI.
L’hyponatrémie, retrouvée
particulièrement parmi les concurrents les moins rapides en triathlon,
provient probablement de la perte de sodium issue de la sueur, couplée
aux prises très élevées (8-10 L) d'eau ou d'autres boissons pauvres en
sodium.
Référence bibliographique :
Jeukendrup
AE al. Nutritional
considerations in triathlon. Sports
Med. 2005; 35:163-81.
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