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Novembre 05
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La femme est égale à l'homme ? ...
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Des études antérieures ont adopté
des modèles linéaires pour prévoir les records du monde des épreuves
de course à pieds, en se basant sur les chronos mesurés au cours du
20éme siècle.
Ces modèles impliquent qu'il n'y ait
aucune limite dans la performance humaine et que, basés sur des évaluations
projetées, les femmes courront éventuellement plus vite que les
hommes...
Le principe repose sur
l’utilisation d’une courbe aplanie "S-shaped" pouvant
fournir un meilleur et plus
interprétable ajustement des données, suggérant que les records du monde en course à pieds
pourraient atteindre leurs limites asymptotiques
un jour dans le futur.
Cette approche permet
d’identifier une lente élévation des performances mondiales au début
du siècle. Par la suite, on note une nette progression des records
mondiaux au milieu du siècle, expliquée par la professionnalisation du
sport et les avancées technologiques et scientifiques (incluant
certainement les pratiques dopantes), suivie d’une faible réduction
vers la fin du 20éme siècle.
Le modèle prédit que les records
du monde des hommes s'approchent de leurs limites asymptotiques (à
moins de 1-3%). Par ailleurs, la vitesse du record du monde féminin
actuel sur 1500 est de 6.51 m x s- 1 et pourrait bien avoir
atteint sa limite (temps 3:50.46 ; la chinoise Qu Yunxia à Beijing
le 11.09.1993) …
En conclusion, on peut donc dire
que la plupart des records du monde de fond et demi fond en athlétisme
s'approchent de leurs limites et, par conséquent, les records du monde
des femmes sont peu susceptibles d'atteindre un jour ceux réalisés par
les hommes.
Toutefois, les épreuves endurantes
et ultra-endurantes semblent être plus favorables aux femmes. Cette
adaptation serait associée à une meilleure mobilisation des graisses au
cours de l’effort chez les athlètes féminins en relation avec
l’activité béta-3 du récepteur adrénergique !
Référence
bibliographique:
Nevill
AM, Whyte G. Are
there limits to running world records? Med
Sci Sports Exerc.
2005 ;37:1785-8.
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Le
cycle menstruel et la performance ...
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Une étude
canadienne a comparé les effets d’un travail intermittent
intense au cours des deux phases du cycle menstruel.
Six jeunes femmes physiquement
actives (âge 19-29 ans) ont effectué 10 sprints de 6 secondes sur un
ergocycle dans les phases folliculaires (FP ; jours 6-10) et lutéales
(LP) (jours 20-24) du cycle menstruel.
Au cours de ce protocole, la
puissance, la VO2 et le dosage capillaire en lactate furent déterminés.
L’analyse statistique des résultats
ne montrent pas de différence entre les phases menstruelles :
-
la puissance sur 6-s (6.8
+/-0.6) W kg-1 pendant FP, 6.9 (0.6) W kg-1 pendant LP,
-
la VO2 sprint
(23.7 +/- 1.5) mL kg-1 min-1pendant LP et 24.3 +/-
2.4 mL kg-1 min-1 pendant
FP)
-
lactate
sanguin as 1 min (9.2 +/- 2.7) mmol. L-1 pendant FP,
9.2 +/- 3.1 mmol. L-1 pendant LP et
à 3 min (9.0 +/- 2.2) mmol. L-1 pendant FP, 9.2 +/- 2.2 mmol. L-1 pendant LP.
Cependant, la moyenne du travail
des 10 sprints de 6 s était supérieure au cours de la phase LP par
rapport à la phase FP (39.3 +/- 3.4 vs 38.3 +/- 3.1 J kg-1 ; P=0.023).
De même la VO2 de récupération
était supérieure pendant la phase LP (26.3 +/- 2.4 vs
25.0 +/- 2.6 mL. Kg-1. min-1 ; P=0.023).
Enfin la moyenne des VO2 entre les
sprints était plus élevée au cours de la phase LP.
En conclusion, on peut donc dire
que les exercices intermittents sont peu modifiés au cours du cycle
menstruel, avec toutefois une performance moyennée qui serait légèrement
supérieure pendant la phase lutéale…
Référence
bibliographique :
Middleton
LE, Wenger HA. Effects
of menstrual phase on performance and recovery in intense intermittent
activity.
Eur
J Appl Physiol. 2005
26;:1-6
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Stratégie de récupération dans le football ...
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La pratique du football
nécessite une implication importante de nos systèmes biologiques.
En effet, les
systèmes musculaire, nerveux, immunitaire et métabolique sont sollicités
à un point tel qu’une stratégie de récupération est nécessaire
pour optimiser la préparation du match suivant.
Plusieurs jours
d’entraînements intenses (e.g. 7 j) entraînent une chute de notre défense
immunitaire (i.e. lymphocytes T « helper » et « non-killer »).
De même, deux matchs
consécutifs en 24 h entraîne une perturbation du rapport testostérone/cortisol.
Lorsque des périodes de
compétition sont « chargées », les phases de récupération
devraient être optimisées afin de rétablir au plus vite les
capacités physiques de départ.
Il est clairement établi
que les réserves en glycogène à l’issue d’un match de foot sont
quasi-déplétées (variation en fonction des postes) et qu’une
alimentation riche en glucides permet de rétablir cet effondrement.
L’ingestion d’eau
seule n’est pas la meilleure solution pour réhydrater un athlète en
fin de match puisque une boisson enrichie en glucides permet une
meilleur absorption intestinale, tout en réduisant les pertes urinaires.
L’atténuation de la
douleur musculaire peut être réalisée avec une course de récupération
(5 min), ou plus original, à partir d’une course en piscine (avec ou
sans flotteur) les jours après le match. Toutefois, les massages, la
cryothérapie et autres alternatives ne sont pas obligatoirement
efficaces…
On peut donc conclure
que l’optimisation de la récupération en post-exercice dépend
d’une combinaison de facteurs qui nécessitent une prise en charge
individuelle tout en tenant compte du style de vie.
Les protocoles de récupération
pour être efficaces doivent commencer immédiatement après un match ou
un entraînement.
Les responsables du
monde footbalistique devraient prendre en compte l’importance de ce
stress physiologique induit par la pratique de ce sport et proposer un
temps de récupération minimum de 72 h entre les compétitions.
Les rythmes actuels de
compétition ne sont certainement pas souhaitables sur du long terme !
Référence
bibliographique:
Reilly
T, Ekblom B.
The use of recovery methods post-exercise.
J
Sports Sci.
2005; 23:619-27.
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Surveillez votre iodurie ...
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La majeure partie de
l’apport alimentaire quotidien d'iode (approximativement 90 %) sera
excrétée dans l'urine. Ainsi, la mesure de l'excrétion urinaire
d'iode est classiquement employée comme index dans la prise alimentaire
d'iode.
Cependant, l'excrétion
urinaire n'est pas le seul moyen pour éliminer l’iode.
Les athlètes, ou les
personnes participant à des exercices vigoureux, peuvent perdre une
quantité considérable d'iode dans la sueur, selon des facteurs
environnementaux tels que la température et l'humidité.
Dans les zones où
l’apport alimentaire en iode est faible voire modéré, les pertes
sudorales peuvent égaler celles urinaires. Bien que la perte d'électrolytes
par la sueur soit reconnue, avec des stratégies de remplacement bien établies,
il y a moins de surveillance envers la perte potentielle d'iode. Les
calculs bruts indiquent que si des pertes en iode dans la sueur n’étaient
pas remplacées, les réserves alimentaires pourraient être épuisées
chez un athlète effectuant un entraînement régulier. Ce risque
pourrait être augmenté dans les zones où l’apport alimentaire
serait insuffisant et plus particulièrement en été.
Bien qu'il soit fort
probable que la transpiration excessive peut induire un état relatif
d'insuffisance d'iode, il n'existe aucune affirmation à l’heure
actuelle prônant une supplémentation en iode chez les personnes qui
pratiquent une activité intense.
Cependant, la perte
soutenue d'iode peut avoir des implications sur le statut thyroïdien
(i.e. l’hypothyroïdie) avec probablement des conséquences sur
la performance sportive…
Dans ce cas, le meilleur
moyen est de prévenir cet éventuel déficit en consommant des produits
de la mer (poissons, fruits de mer, algues,…) !
Référence
bibliographique :
Smyth
PP, Duntas LH. Iodine
uptake and loss-can frequent strenuous exercise induce iodine deficiency?
Horm
Metab Res.
2005 ;37:555-8.
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Sélénium et pratique intensive ...
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L’utilisation de sélénium
chez les athlètes est censée être augmentée avec la dépense énergétique
(EE) afin de préserver le statut en sélénium et un équilibre
antioxydant optimal.
Les questions
essentielles étaient de savoir chez les athlètes:
-
si les prises de sélénium sont liées à
EE,
-
si le statut en sélénium plasmatique induit une « up-régulation »
(régulation renforcée) des défenses antioxydantes endogènes retrouvées
dans les érythrocytes, et diminue les marqueurs plasmatiques spécifiques
des dommages provoqués par le stress oxydant.
L’enquête alimentaire
et l’activité physique mesurées sur 7 jours chez des athlètes bien
entraînés, montrent que 23% des hommes et 66% des femmes ont eu des prises
de sélénium en dessous des 2/3 des apports nutritionnels conseillés
(ANC) en France.
Les concentrations
plasmatiques en sélénium chez la plupart des athlètes moins entraînés
étaient inférieures à la concentration potentielle requise pour optimiser l'activité
de la GSH-Px (Glutathione peroxydase) érythrocytaire.
Les athlètes avec le
plus haut EE quotidien ont eu les prises de sélénium, le pourcentage
des prises de protéines végétales, et les concentrations en sélénium
plasmatique les plus élevés.
Seulement 2.6% des athlètes
avaient des concentrations basses en
sélénium plasmatique (< 0.75 micromol/l).
La relation entre le sélénium
plasmatique et l'EE était polynomiale
(r = 0.50 ; P < 0.005).
L'activité de la GSH-Px
érythrocytaire des athlètes n'était pas reliée au statut en sélénium.
Ainsi, on peut dire que
l’utilisation de sélénium est augmentée chez les athlètes bien
entraînés sans être reliée linéairement
à la dépense énergétique….
Référence bibliographique :
Margaritis
I, et al. Increase
in selenium requirements with physical activity loads in well-trained
athletes is not linear. Biofactors.
2005; 23:45-55.
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Supplémentation ou dopage ?
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L'utilisation des suppléments
nutritionnels est largement répandue dans le sport, et, la plupart des
athlètes de haut niveau utilisent cette aide ergogénique.
Plusieurs de ces suppléments
n’entraînent aucune amélioration de la performance ou n’apportent
aucun bénéfice sur la santé, mais peuvent être néfastes lorsqu’ils
sont utilisés sur une longue période.
Quelques suppléments contiennent des doses excessives d'ingrédients potentiellement toxiques, alors que
d'autres ne contiennent pas les quantités stipulées sur les étiquettes.
Il existe également certains suppléments
nutritionnels, en vente légale, qui contiennent des ingrédients non
indiqués sur l'étiquette pourtant interdits par les règlements du CIO (Comité International Olympique)
et de l'AMA (l'Agence Mondiale Antidopage).
Les contaminants qui ont été
identifiés incluent une variété de stéroïdes androgènes
anabolisants (testostérone y compris, et nandrolone, aussi bien que les
pro-hormones de ces composants), d'éphédrine et autres stimulants.
Cette contamination peut, dans la
plupart des cas, être le résultat d'une pollution accidentelle (réduction
des coûts de fabrication, multi-conditionnements,…), mais il existe
aussi une fraude délibérée des produits.
Le principe de la responsabilité
sans faute intentionnelle, qui s'applique dans le sport, signifie que
l'ingestion innocente des substances interdites n'est pas une excuse
acceptable, et que les athlètes contrôlés positifs restent exposés aux
sanctions en vigueur !
Bien que des cas de fraudes délibérées
existent chez quelques athlètes, de nombreux cas positifs sont le
résultat probable d’une ingestion négligente de substances interdites
contenues dans des suppléments nutritionnels vendus comme « propres »…
Ce risque est inévitablement
accentué avec l’utilisation internationale d’Internet où la notion
de suppléments nutritionnels n’a pas la même définition selon les
pays !
Référence
bibliographique :
Maughan
RJ. Contamination
of dietary supplements and positive drug tests in sport. J
Sports Sci.
2005 ; 23:883-9.
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