Les stéroïdes androgènes anabolisants

  Les stéroïdes androgènes anabolisants (SAA), souvent appelés “stéroïdes” ou “androgènes”, qu’il ne faut pas confondre avec les corticostéroïdes, sont des dérivés chimiques extrêmement puissants de l’hormone sexuelle mâle, la testostérone. Certaines de ces substances androgènes anabolisantes peuvent être administrées par voie orale, tandis que d’autres nécessitent une injection intramusculaire profonde. Dans les années 30, les hormones mâles ont été isolées et caractérisées chimiquement, et l’on a déterminé leurs effets métaboliques; peu après, la testostérone était commercialisée. Les médecins ont eu accès aux stéroïdes androgènes anabolisants avant la Deuxième Guerre mondiale; ils s’en sont servi pour traiter rapidement les malades ayant souffert de famine, de brûlures, de blessures ou ayant subi des opérations chirurgicales graves. Après la guerre, les médecins ont commencé à prescrire les stéroïdes androgènes anabolisants aux survivants des camps de concentration allemands pour qu’ils retrouvent un poids normal.

 La testostérone et les stéroïdes androgènes anabolisants affectent le corps humain de deux façons distinctes

 

1)  ils ont un effet androgène ou de masculinisation voix plus grave, accroissement du système pileux corporel et facial et développement des organes sexuels secondaires mâles;

 

2)  ils ont un effet anabolisant (formation tissulaire) qui stimule la croissance musculaire et osseuse.

            La meilleure indication thérapeutique des stéroïdes androgènes anabolisants est le mauvais fonctionnement des testicules, notamment la production insuffisante de testostérone naturelle. Ces médicaments ont en outre été testés dans de nombreux autres cas cliniques, notamment certains types d’anémie (anémie aplasique et anémie consécutive à la décompensation hépatique), de cancers du sein et d’ostéoporose précoce chez la femme, avec l’espoir que leurs répercussions sur les tissus non génitaux seraient bénéfiques.

       Les statistiques relatives à l’utilisation thérapeutique des SAA dans le monde sont extrêmement rares, mais, en 1998, on a estimé que les médecins établissaient, aux Etats-Unis, moins de quatre millions d’ordonnances par année.

L’utilisation à but non thérapeutique des stéroïdes androgènes anabolisants remonte à la fin des années 40 et aux années 50, quand les culturistes et les haltérophiles avaient recours à la testostérone pour accroître leur masse et leur puissance musculaires. Depuis lors, des sportifs de nombreuses autres disciplines y ont eu recours.

Les athlètes qui ont recours aux stéroïdes invoquent le plus souvent les raisons suivantes accroissement de leur puissance et de leur masse musculaire, diminution des graisses corporelles et réduction du temps de récupération, ce qui permet un entraînement plus intensif et une meilleure compétitivité. Comme il a été spécifié précédemment, même si ce sont les athlètes engagés dans des sports tels que le culturisme et l’haltérophilie qui ont commencé à utiliser des androgènes dans un but non thérapeutique au milieu des années 50, cet usage s’est étendu à de nombreux autres sports, notamment l’athlétisme en salle et sur piste, la natation, le football américain et le base-ball. Les stéroïdes androgènes anabolisants ne sont pas seulement utilisés pour la compétition, on s’en sert également pour des raisons esthétiques, c’est-à-dire pour améliorer l’apparence physique et lutter contre le vieillissement.

  Les doses et les modes d’utilisation des SAA dans un but non thérapeutique sont très différents de ceux qui prévalent lorsqu’il s’agit d’un traitement médical. Les doses administrées en cas d’automédication sont 10, 100 ou même 1000 fois plus élevées que les doses prescrites médicalement.

Les athlètes prennent généralement des doses plus élevées que celles recommandées par les fabricants en cas de traitement thérapeutique, et il leur arrive d’avoir simultanément recours à deux ou même à six stéroïdes androgènes anabolisants, méthode qualifiée d’engrangement. Ce procédé permet parfois d’augmenter progressivement les différents types et quantités de stéroïdes, afin d’obtenir un effet optimal.

  L’utilisation à des fins non thérapeutiques de SAA, particulièrement chez les athlètes, a fait l’objet de nombreuses controverses; on s’est demandé notamment si les SAA amélioraient réellement la performance sportive et jusqu’à quel point l’abus de ces substances par des athlètes ou d’autres individus était nocif pour la santé.

   On dispose de plusieurs sources d’information fiables sur les effets des androgènes : les tests sur la contraception masculine, les traitements thérapeutiques de maladies spécifiques avec des doses élevées (ou de substitution) d’androgènes et les quelques rapports établis sur des athlètes ayant souffert d’effets secondaires indésirables liés à l’abus de SAA. Il convient de souligner que les athlètes qui prennent de très fortes doses courent théoriquement beaucoup plus de risques de voir se manifester ces effets indésirables. On peut résumer comme suit les principales conséquences sur la santé de l’usage de stéroïdes  

     apparition de caractères sexuels secondaires;

     réactions cardio-vasculaires;

     toxicité et lésions hépatiques;

     stérilité et masculinisation;

     conséquences psychologiques (agressivité, accoutumance, dépendance, suicide,...);

     cancers.  

 

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Dernière modification : 02 juin 2004