| |
Newsletter
Juillet 05
|
|
S'hydrater
en évitant l'hyperhydratation...
|
|

Il est
maintenant bien connu que la performance sportive peut être altérée
lorsque des athlètes sont déshydratés ou « mal hydratés ».
On peut préciser que les athlètes d’endurance sont plus particulièrement
exposés à ce risque. Ainsi ces derniers devraient ingérer des
boissons contenant des glucides et des électrolytes avant, pendant et
après l’entraînement et/ou la compétition.
Toutefois,
boire pendant la compétition est « physiologiquement » plus
adapté que d'ingérer des liquides seulement avant ou après l’entraînement
et/ou la compétition.
Néanmoins,
les athlètes remplacent rarement les pertes liquidiennes totales dues
à la sueur.
Ainsi,
une hydratation appropriée pendant l’entraînement et/ou la compétition
augmentera la performance, évitera le stress thermique, maintiendra le
volume plasmatique, retardera la fatigue, et empêchera des dommages liés
à la déshydratation et à la perte de sueur (e.g. les crampes).
En
revanche, l'hyperhydratation ou « overdrinking » avant, pendant,
et après des efforts endurants peut causer une déplétion du sodium
(Na+) et aboutir à une
hyponatrémie (faible teneur en sodium dans le sang). Il est donc impératif
que les athlètes d’endurance remplacent la perte de sueur par
l'intermédiaire de prise liquidienne contenant environ 4% à 8% de
glucides et d'électrolytes (sels minéraux) pendant l’entraînement et/ou la compétition.
Ainsi, on
recommande aux athlètes de boire environ 500 ml de liquide 1 à 2 h
avant un événement et de continuer à consommer des boissons fraîches
(éviter une t°c < 17 °c à cause des troubles digestifs) à
intervalles réguliers afin de compenser les pertes issues de la sueur.
Pour
l'exercice prolongé intense supérieur à 1 h, les athlètes devraient
consommer entre 600 et 1200 ml/h d'une solution
contenant entre 30 et 60 g/l de glucides (plutôt 30 g/l l’été car on
augmente la quantité totale ingérée !) et 0.5 à 0.7 g/l de
sodium (plutôt 0.7g/l l’été car on augmente les pertes !).
Une
hydratation appropriée de maintien avant, pendant, et après l’entraînement
et/ou la compétition vous aidera à réduire la perte de liquide, à
maintenir la performance, à abaisser la fréquence cardiaque d'exercice
sous maximale, à maintenir le volume de plasma, et
à éviter l'épuisement dû au stress thermique, et probablement le coup de
chaleur…
Références
bibliographiques
Von Duvillard et al.
Fluids
and hydration in prolonged endurance performance. Nutrition. 2004 20:651-6.
Burke
LM .Nutritional
needs for exercise in the heat. Comp
Biochem Physiol A Mol Integr Physiol. 2001 128:735-48.
|
Grande
variabilité interindividuelle à l'hypoxie normobarique...
|
|
Les variations
interindividuelles de la performance au niveau de la mer après un entraînement
en altitude ont été attribuées, au moins en partie, à une variabilité
entre les individus de l'érythropoïèse en réponse à l’hypoxie.
Une étude récente (Friedmann
B et al.; 2005)
a déterminé si la variabilité dans l'augmentation de la masse totale
d'hémoglobine après un entraînement en altitude modérée pouvait
être prévue par la réponse en érythropoïétine après une
exposition de 4 h en hypoxie normobarie avec une PO2 ambiante
correspondant à l'altitude de l’entraînement.
Dans ce protocole,
plusieurs niveaux d'érythropoïétine ont été mesurés chez des
nageurs juniors élites avant et après une exposition de 4 h en hypoxie
normobarique (FIO2 0.15, approximativement 2500 m), ainsi qu'à plusieurs
reprises pendant un entraînement d'altitude de 3 semaines (2100-2300
m). Avant et après l’entraînement d'altitude, la masse totale d'hémoglobine
ainsi que la performance en
natation ont été déterminées.
Ce travail montre
que l'augmentation d'érythropoïétine (10-185%) après une exposition
de 4 h en hypoxie normobarique présente une variation
interindividuelle considérable corrélée (p<0.001) avec
l'augmentation aiguë d'érythropoïétine pendant l’entraînement
d'altitude. Toutefois, cette relation n’était pas retrouvée avec le
changement de la masse totale d'hémoglobine (augmentation significative
d’environ 6% en moyenne).
Par ailleurs, le
changement de la performance au niveau de la mer après l’entraînement
d'altitude n'était pas lié au changement de la masse totale d'hémoglobine.
En conclusion, on
peut dire que cette étude confirme la grande variabilité
interindividuelle de l’érythropoïèse en réponse à un entraînement
d'altitude chez des athlètes de haut niveau. Cependant, leur réponse
en érythropoïétine à l'exposition aiguë d'altitude ne permet pas d'identifier les athlètes qui répondent
le mieux à l’entraînement d'altitude
avec une augmentation de la masse totale d'hémoglobine.
Référence
bibliographique :
Friedmann
B et al. Individual
variation in the erythropoietic response to altitude training in elite
junior swimmers. Br
J Sports Med. 2005; 39:148-53.
|
Prendre
ses protéines au bon moment...
|
|
Le métabolisme des protéines musculaires est
modulé non seulement par les efforts en résistance mais également par
les acides aminés.
Cependant, l'effet hypertrophique à long terme de
la supplémentation en protéines en combinaison avec l’entraînement
en résistance n’est pas clairement établi.
Une étude récente (Andersen LL et al.;
2005) a comparé l'effet de 14 semaines
d’entraînement en résistance combinées à l'ingestion synchronisée
d'une ration de protéines isoénergétiques versus la supplémentation en glucides
sur l'hypertrophie des fibres musculaires et l'exécution mécanique du
muscle.
La supplémentation a été administrée avant
et juste après chaque séance d’entraînement mais aussi le
matin des jours de repos. Des biopsies
musculaires étaient effectuées sur le vaste latéral afin
d’analyser la section des fibres musculaires.
Des sauts (type
squat et countermovement) ont été exécutés sur une
plate forme de force afin de déterminer la hauteur verticale du saut.
Après 14 semaines d’entraînement en résistance,
le groupe supplémenté en protéines
a montré une hypertrophie des fibres de type I (18% +/- 5% ; P
<0.01) et des fibres de type II (26 % +/- 5% ; P < 0.01),
tandis qu'aucun changement significatif n'apparaissait dans le groupe
supplémenté en glucides. La hauteur des sauts accroupis (squat) a
augmenté seulement dans le groupe supplémenté en protéines.
En conclusion, on peut donc dire qu’il
existe un avantage significatif de la supplémentation en protéines par
rapport à la supplémentation en glucides, au cours de l’entraînement
en résistance, sur la fonction mécanique du muscle.
Néanmoins, la consommation de protéines sous
forme de poudre doit représenter au maximum 1/3 de l'apport total de
protéines ...
Enfin, l'apport simultané de protéines et de
glucides sur des périodes précises peut s'avérer être le compromis
idéal pour optimiser sa prise de masse musculaire.
Référence bibliographique:
Andersen LL et al. The effect of resistance training combined with timed ingestion of protein on muscle fiber size and muscle
strength. Metabolism. 2005; 54:151-6.
|
La
saison de votre métabolisme...
|
|
Les niveaux de pratique d’une activité physique
de loisir et de remise en forme sont généralement plus élevés en été
que les mois d'hiver pour la plupart des personnes vivant loin de l'équateur.
L’idée qu'une brusque augmentation de
l'activité physique au printemps, après une période d'inactivité
relative, peut déclencher des événements cardiaques soudains n'a pas
été confirmée.
Il existe cependant des variations saisonnières au
niveau des réponses physiologiques à l'exercice et en l'occurrence des
dommages occasionnés pendant la pratique d’un sport. Mais on ne sait
pas si ces changements s’expliquent par des fluctuations du niveau
d'activité physique, par des conditions environnementales, ou par un
quelconque rythme circadien endogène.
Néanmoins, il existe des
facteurs endogènes pour quelques processus physiologiques, comme par
exemple les réponses métaboliques à une intensité donnée
d'exercice, qui semblent être plus favorables en hiver.
La consommation maximale de l'oxygène et
d'autres indicateurs physiologiques de la performance ne reflètent pas
les variations saisonnières sur la performance réelle. Ce qui suggère
que les athlètes de « classe supérieure » maintiennent un
bon niveau de préparation
physique général tout au long de l'année.
Attention tout de même,
l'apparition du surentraînement chez les athlètes se manifeste principalement
l'été...
Référence bibliographique:
Atkinson G, Drust B. Seasonal rhythms and exercise. Clin Sports
Med. 2005 Apr;24(2):e25-34,
Koutedakis Y, Sharp NC.
Seasonal variations of injury and overtraining in elite athletes. Clin J Sport
Med. 1998; 8:18-21.
|
Attention
à votre fer et à celui des jeunes ...
|
|
Une étude espagnole (Iglesias-Gutierrez E et
al. ; 2005) a évalué les habitudes
alimentaires et le statut nutritionnel de footballeurs adolescents de
haut niveau âgés de 14 à 16 ans et vivant dans leur environnement
familial.
La dépense énergétique et
l'apport quotidien calorique étaient respectivement de 2990 kcal et 3014 kcal.
Le bilan nutritionnel journalier montre une répartition
de la ration alimentaire comme suit : Protéines (16%, soit 1.9
g/kg de la masse corporelle); lipides (38%, avec un apport en
cholestérol de 385 mg : valeur au-dessus des
recommandations « 25 - 30% ») et glucides (45% : valeur
au dessous des recommandations « 55 - 60 % »).
Bien que la ration quotidienne ait fourni
suffisamment de fer, 48% des individus présentait une carence en fer
sans anémie.
En fonction des résultats de
cette étude, et en sachant, toutefois, qu'elle n'est pas représentative
de l’ensemble des adolescents footballeurs, des informations sur
l’hygiène alimentaire devraient être instaurées dans les clubs de
football ou autres disciplines regroupant de jeunes adhérents.
On peut également rajouter que l'anémie du jeune sportif serait
latente dans 15 % des cas et avérée dans 9 % des cas!!
Dans la population sportive des coureurs endurants, on note que 1/4
des hommes et 3/4 des femmes serait carencés...
Références bibliographiques:
Iglesias-Gutierrez E et al. Food habits and nutritional status assessment of adolescent soccer
players. A necessary and accurate approach. Can J Appl Physiol. 2005;
30:18-32.
Spodaryk K. Iron metabolism in boys involved in intensive physical training. Physiol
Behav. 2002; 75:201-6.
Clement DB, Sawchuk
LL. Iron status and sport performance. Sports Med 1984; 1 : 65-74.
|
Bien
manger pour se défendre ...
|
|
Les athlètes très entraînés
sont régulièrement exposés aux efforts aigus et chroniques qui peuvent
mener à la suppression du système immunitaire et à la formation
d’espèces oxygénées activées (radicaux libres, tel que l’anion
superoxyde 02-).
Par ailleurs, la tendance
à consommer moins de calories que d’énergie dépensée
et à éviter les graisses peut altérer le système immunitaire et les mécanismes
antioxydants. Les « régimes » des athlètes devraient être
équilibrés de telle sorte que l'apport calorique total égale les dépenses
énergétiques (essentiellement glucido-lipidiques) utilisées pendant
l'exercice.
Les athlètes qui ne respectent pas
ces critères et qui ne compensent pas les stocks de glycogène ou de
lipides, ont souvent des déficits en graisses essentielles.
L’utilisation de micronutriments peut éviter ces déséquilibres et
permettre de soutenir une activité physique importante, de garder un
système immunitaire optimal et d’avoir une défense contre le stress
oxydant.
L’état de surentraînement ou de
malnutrition peut conduire à un plus grand risque d'infections.
Le stress lié à l’exercice
physique augmente proportionnellement les taux d'hormone de l'effort et
entraîne des changements concomitants de plusieurs aspects de l'immunité,
y compris ce qui suit :
-
cortisol élevé;
-
chute du nombre de lymphocytes (lymphopénie);
-
diminutions de l’activité des granulocytes, de l'activité des
lymphocytes tueurs (type NK), de la prolifération
des lymphocytes, de la production des cytokines, et des niveaux nasaux et
salivaires de l'immunoglobuline A;
-
réduction de l’expression principale du complexe II
d'histocompatibilité dans les macrophages;
-
augmentation des granulocytes sanguins et augmentation de la
phagocytose des monocytes,
-
augmentation de l’activité pro- et anti-inflammatoire des cytokines.
En plus de fournir le
carburant pour l'exercice, la glycolyse, l'oxydation des lipides,
la dégradation de protéines et, sans oublier le catabolisme de la
glutamine participent au métabolisme
et à la synthèse du système immunitaire.
Se carencer, ou abuser, de
n'importe lequel de ces composants peut mener à l'immunosuppression.
Dans certains cas, la supplémentation
avec des micronutriments peut compenser des déficits en aliments
essentiels et faciliter le système immunitaire.
En résumé, les athlètes
devraient adapter leur apport alimentaire en fonction de leur dépense
énergétique et varier au maximum leur alimentation.
Références
bibliographiques:
Venkatraman
JT, Pendergast DR. Effect of dietary intake on immune function in
athletes. Sports
Med. 2002; 32:323-37
Gabriel
et al. Overtraining
and immune system : a prospective longitudinal study in endurance
athletes. Med Sci Sports Exercise 1998;
3: 1151-1157
|
Evitons de trop en faire ...
|
|
L'amélioration de la performance en compétition est réalisée
à partir d'un plan d'entraînement conçu pour induire l'automatisation des habiletés motrices et pour augmenter
les fonctions structurales
et métaboliques.
L'entraînement développe également la confiance en
soi et une tolérance à des niveaux d'entraînement et de compétition
plus élevés.
En général, il y a deux grands types d'athlètes qui
travaillent au niveau le plus élevé :
- le doué génétiquement (le pur sang);
- le volontaire axé sur le travail et l'éthique (le
cheval de labour).
La dynamique de l'entraînement consiste à
organiser la charge de l'entraînement en combinant les variables
suivantes: intensité, durée et fréquence.
En outre, les activités physiques sont une combinaison de la force, de la vitesse et de la résistance
exécutées d'une façon coordonnée et efficace avec le
développement des caractéristiques spécifiques à la discipline.
La planification à court et à long terme de
l'entraînement a besoin de
périodes alternatives de charge de travail avec une récupération totale afin
d'éviter la fatigue excessive qui peut mener au surentraînement.
(info sur le surentraînement >>
voir)
Par ailleurs, des plans annuels sont normalement construits en macro -,
meso- et microcycles autour des phases de compétition avec l'objectif d'améliorer
la performance pour une période prédéterminée.
Le jour de la compétition, une performance optimale exige un
corps sain, avec l'intégration non seulement des éléments physiologiques mais
également des composants psychologiques,
techniques et tactiques.
Référence
bibliographique:
Smith
DJ. A framework for understanding the training process leading to
elite performance. Sports
Med. 2003; 33:1103-26.
|
High-High
ou High-Low ...
|
|
Les avantages de la vie et de l’entraînement en
altitude pour améliorer la performance en altitude des athlètes sont
bien connus, mais l’amélioration de la performance au niveau de la
mer, après un entraînement en altitude, reste controversée par
plusieurs études.
Les raisons de ce désaccord peuvent
s’expliquer par :
- un
effet d'acclimatation insuffisant pour avoir une augmentation
significative des hématocytes (globules rouges)/hémoglobine en raison
d'une altitude trop basse (< 2000-2200) et/ou une période d’entraînement
en altitude trop courte (< 3 semaines);
- un
entraînement insuffisant pour entraîner une augmentation des systèmes
neuromusculaires et cardiovasculaires;
- une trop forte augmentation du stress
physiologique liée à l’entraînement en altitude dirigeant l’athlète
vers les symptômes du surentraînement et une plus grande fréquence
des infections.
Par ailleurs, les effets de l'hypoxie sur le
cerveau peuvent influencer l'intensité de l’entraînement et les réponses
physiologiques au cours de
la période d’entraînement en l'altitude.
Ainsi, une interruption de l'exposition hypoxique
par des phases d’entraînement en normoxie peut être la solution idéale
en évitant et/ou en réduisant au minimum les effets nocifs connus de l'hypoxie chronique.
En comparant la vie et l’entraînement en
altitude « High-High ou HiHi » et la vie en altitude et l’entraînement
en plaine « High-Low ou HiLo », on sait que tous les
deux peuvent induire un effet positif d'acclimatation et augmenter la
capacité de transport de l'oxygène du sang, si certaines conditions
sont respectées.
En effet, la dose minimum pour atteindre un
effet hématologique d'acclimatation est > 12 h par jour pendant au
moins 3 semaines à une altitude, ou altitude simulée, d’environ
2100-2500 m.
La méthode HiLo, en gardant seulement l’effet
stimulant de l’altitude sur l’érythropoïèse la nuit, permet de
s’entraîner à plus haute intensité d’exercice la journée et de développer
des adaptations neuromusculaires et cardiovasculaires supérieures déterminantes
pour la performance endurante.
Les effets de l’entraînement hypoxique et la répétition
de phases en hypoxie sévère au repos ne sont pas encore clairs et nécessitent
davantage d'investigations.
Référence
bibliographique:
Rusko HK et
al. Altitude and
endurance training. J
Sports Sci; 2004; 22:928-44.
Hahn AG et al. An evaluation of the concept of living at moderate altitude and training at sea
level. Comp Biochem Physiol A Mol Integr Physiol. 2001;
12:777-89.
|
|